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Howard A Darrin

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Une histoire de design
Howard A. “Dutch” Darrin est le genre d’individu dans l’histoire de l’automobile que l’on associe fortement à un ou deux modèles de voitures. Mais lorsqu’on examine sa vie et son travail, on réalise que son impact a été bien plus grand. En tant que designer industriel, il a laissé sa marque en consultant pour des constructeurs automobiles tel que Renault, Daimler-Benz, Rolls-Royce, Stutz, Packard, Studebaker et Kaiser-Frazer. Darrin a eu une longue vie colorée, et son travail continue de perpétuer son esprit. Dans cet article, nous plongeons dans une partie de l’histoire de sa vie professionnelle, depuis ses débuts en Europe jusqu’aux célèbres voitures américaines qu’il a conçues.
Sa jeunesse
Darrin était une personne dynamique dotée d’un talent marqué pour le design. Il savait ce qu’il aimait et ce qu’il n’aimait pas. Il était fier. Surtout dans ses dernières années, il était prudent avant de mettre son nom sur quoi que ce soit. Né aux États-Unis en 1897, Darrin a vécu jusqu’à l’âge de 85 ans. Sa carrière a commencé à l’Automatic Switch Company dans le New Jersey, où il excellait en tant qu’ingénieur électricien. Dans ce rôle, il a créé une boîte de changement de vitesse électrique pour la voiture Willys. Ce projet lui a révélé une véritable passion pour le monde de l’automobile.

Un peu de chance
Le service militaire de Darrin pendant la Première Guerre mondiale l’amena à Paris, où il tomba amoureux de la ville. Après la guerre, il s’est joint à son ami Thomas L. Hibbard pour un voyage dans la Ville Lumière. Hibbard, co-fondateur de la marque LeBaron, était là pour superviser la construction de carrosseries sur mesure. En 1923, profitant des perturbations que la guerre avait causées sur le marché français de la carrosserie, les deux associés ouvrirent leur propre maison de design parisienne. Carrosserie Hibbard & Darrin (H & D) fabriquerait des carrosseries sur mesure prestigieuses pendant les 7 années suivantes.
H & D conçut d’abord des carrosseries pour les châssis de Minerva que le Belge Vanden Plas construirait plus tard. Par la suite, H & D fabriqua des carrosseries pour d’autres marques de luxe européennes telles que Rolls-Royce, Isotta Fraschini, Maybach, Renault, Mercedes-Benz et Hispano Suiza. Certaines voitures de luxe américaines comme Packard, Cadillac et Stutz reçurent également des carrosseries H & D.
H & D finit par produire ses propres créations dans une usine de Puteaux en France. En 1929, l’usine de H & D employait plus de 200 personnes. La connaissance de Darrin en ingénierie électrique l’aida grandement dans son travail de carrossier. Il comprenait comment introduire des éléments mécaniquement complexes tels que des toits rétractables. Son regard expérimenté pour le design contribua également à vendre des carrosseries de luxe.

Les jours de gloire de Hibbard & Darrin
Le travail et la personnalité de Darrin ont favorisé ses fréquentations avec la haute société parisienne. Fin connaisseur dans des sujets aussi variés que la collection d’antiquités et le polo, il est difficile de dire si le succès de Darrin en carrosserie engendra son ascension sociale ou si son acceptation dans la haute société lui attira des clients de grande valeur chez H & D. En tout cas, sa capacité à vendre jumelée à sa personnalité attiraient un flot constant d’expatriés américains, de touristes et d’Européens fortunés dans le showroom de l’entreprise.
Tout au long des années vingt, Darrin rencontra d’autres personnalités notables dans le domaine automobile telles qu’André Citroën, Louis Renault, les frères Panhard, Ettore Bugatti et Harley Earl ainsi que toutes sortes d’autres célébrités de l’époque. Ses créations ont été décrites comme “révolutionnaires”. Et des entreprises comme Derham Body Co. à Philadelphie ont obtenu des licences pour produire ses carrosseries en Amérique.
Les affaires ont souffert après le krach financier de 1929. H & D a été placé sous séquestre en 1930 et a fermé ses portes en 1931. On estime qu’environ 500 carrosseries ont été réalisées par H & D, mais très peu survivent aujourd’hui. Les clients fortunés avaient tendance à modifier la carrosserie de leurs voitures pour suivre les tendances du moment. Les carrosseries remplacées étaient souvent oubliées ou détruites. Comme la plupart des projets de H & D consistaient de berlines et limousines conservatrices fermées, on peut supposer qu’elles ont été jetées lorsque la mode des carrosseries décapotables est apparue.

Fernandez et Darrin
En 1931, Darrin rencontra le banquier J. Fernandez qui était déjà dans le secteur de la carrosserie et s’associa avec lui. Ensemble, ils ont créé la carrosserie Fernandez et Darrin (F & D) en 1932. L’habileté commerciale et la fortune de Fernandez permirent à Darrin de créer des designs sans se soucier des problèmes financiers. Les créations les plus populaires de ce partenariat comprenait des carrosseries pour Delage, Hispano-Suiza et Isotta-Fraschini, bien qu’ils aient également travaillé avec Bentley, Bugatti, Buick, Delahaye, Duesenberg, Hispano-Suiza, Maybach, Mercedes-Benz, Packard, Panhard, Renault, Rolls-Royce et Voisin.
Les clients notoires de F & D comprenaient le playboy argentin Martin Máximo Pablo de Alzaga Unzue, qui aurait acheté 26 de leurs voitures, l’actrice américaine Greta Garbo, dont la Duesenberg était équipée de bagages Louis Vuitton sur mesure, et Anthony Gustav de Rothschild, qui commanda deux Hispano-Suizas assorties, l’une plus formelle et l’autre pour un usage quotidien.
F & D produisit environ 200 carrosseries au cours de ses sept années d’activité. Tout comme dans le cas des créations de H & D, très peu ont survécu jusqu’à aujourd’hui pour les mêmes raisons. Dû aux tensions croissantes en Europe et des pressions qu’elles ont exercées sur leur entreprise, Darrin décida de retourner en Amérique en 1937.

Retour de Darrin en Amérique
Darrin s’est ensuite installé à Hollywood et a ouvert son atelier sur la Sunset Strip appelé Darrin of Paris. De là, il a continué à avoir des clients célèbres. Il n’avait pas changé ses manières de haute société, ayant des amis comme Clark Gable. Seules quelques voitures conçues sur mesure ont été produites au début de l’activité de Darrin of Paris, mais elles étaient toutes vendues à des clients notables. Le plus important de ces designs est la Rolls-Royce de Dorothy Di Frasso. On dit que Darrin la considérait comme l’une de ses plus belles réussites. C’était aussi son dernier travail sur un châssis européen de l’ère classique. Commandée en 1937, la voiture a été terminée quelques années plus tard.
À partir de la fin des années 1930, un changement significatif dans la conception des voitures américaines a commencé. Progressivement, la carrosserie sur mesure n’était plus à la mode. Les grands fabricants comme General Motors (GM) avaient des départements de design internes. De leur côté, les constructeurs plus petits engageaient des designers comme Darrin pour les aider. Alors que les voitures à carrosserie artisanale conçues par Darrin en Europe et celles qu’il a fabriquées dans son atelier à Hollywood étaient des pièces uniques, les voitures qu’il a conçues au cours des années suivantes ont été produites en série.

La Packard-Darrin et la Kaiser-Darrin
On pense que travailler plus étroitement avec des constructeurs automobiles américains de plus petite taille comme Packard et Kaiser-Frazer a permis aux designs de Darrin d’être mieux connus du grand public. Une voiture de production à laquelle Darrin a donné son nom est la Packard-Darrin. Ce qui avait commencé comme quelques carrosseries personnalisées réalisées en 1937 et 1938, la Packard-Darrin a été ajoutée à la gamme régulière du constructeur en 1940 en raison de la demande populaire. La Packard-Darrin bousculait les conventions. En elle, Darrin a marié les traditions des carrosseries sportives et formelles. Les Packards de Darrin étaient les voitures les plus recherchées de la gamme du constructeur et ont contribué à augmenter le trafic en salle de montre jusqu’à 300%.
Darrin a collaboré de manière intermittente avec Kaiser-Frazer pendant de nombreuses années. La voiture la plus remarquable à sortir de cette association, la Kaiser-Darrin de 1954, a été produite à 435 exemplaires. Avec ses portes coulissantes, ses flancs plongeants et sa calandre imitant des lèvres pincées, elle demeure une icône à ce jour.
Introduit en 1952, le prototype Kaiser-Darrin a devancé la Chevrolet Corvette en tant que première voiture américaine de série en fibre de verre. Bien que Kaiser ait fermé ses portes aux États-Unis peu de temps après la mise en marché de la Kaiser-Darrin, la voiture elle-même est restée pertinente pendant de nombreuses années. Et contrairement aux carrosseries personnalisées qu’il a conçues, une grande proportion de voitures Kaiser-Darrin existe toujours aujourd’hui (plus de 300 sont estimées), témoignant de la singularité de cette voiture.

Et maintenant ?
Bien que la Kaiser-Darrin et la Packard-Darrin l’aient rendu immortel, nous devrions nous souvenir de Darrin pour bien plus que quelques voitures. Il était un designer prolifique avec une personnalité à la hauteur de ses exploits. Pendant plus de 40 ans, sur deux continents, il a produit des voitures pour l’élite de ce monde. Son travail a créé des designs révolutionnaires.