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Louis Delage
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Bien faire les choses
Louis Delage est un personnage fascinant. Dans l’histoire de l’automobile, il est classé parmi des noms tels qu’Errett Lobban Cord et Sir William Lyons en termes d’intégration de sa vision avec les voitures réellement produites. Pendant trois décennies, Louis Delage a dirigé la marque portant son nom. De nombreux commentateurs ont remarqué que chaque voiture Delage fabriquée à cette époque était le reflet de sa personnalité. Comme tout le monde, il était imparfait et certaines de ses erreurs ont peut-être contribué à la chute de son entreprise. Continuez à lire pour en savoir plus sur ce personnage intéressant qui a façonné le marché français des voitures de luxe comme peu d’autres.
Sa vie avant les automobiles
Louis est né à Cognac, en France, en 1874. Sa famille était ce que nous appellerions aujourd’hui de classe moyenne. Son père était sous-chef de station ferroviaire. Louis a poursuivi des études d’ingénierie à l’École des Arts et Métiers et a obtenu son diplôme en 1893. Il a ensuite accompli son service militaire en Algérie. De retour en France, il a suivi les conseils de son père et est devenu ingénieur de locomotive. Désireux d’être son propre patron, doté d’un esprit créatif et fasciné par la nouvelle invention qu’était l’automobile à l’époque, Louis s’installe à Paris en 1900 où il ouvre un cabinet en tant qu’ingénieur-conseiller au service du domaine automobile. En 1903, Peugeot, alors une jeune entreprise, l’engage en tant que chef dessinateur et testeur. Il n’est pas resté longtemps dans ce rôle. Après deux ans, Delage se sentait suffisamment confiant pour partir à son compte.
Création de la marque
En 1905, Louis trouve un soutien financier et crée Delage & Co. À l’âge de 31 ans, la confiance pour se lancer seul dans cette aventure a porté ses fruits et la Maison Delage fut un succès. L’un de ses premiers recrus, Augustin Legros, était un ingénieur talentueux que Louis a débauché chez Renault. Legros, qui est éventuellement devenu responsable de toute l’activité de production de l’entreprise, est resté à Delage aussi longtemps que son patron.
Les débuts de la production chez Delage étaient modestes, leur premier atelier a été décrit de “rickety wooden barn” ou de “grange en bois branlante” (notre traduction de l’anglais). L’entreprise a d’abord produit deux prototypes utilisant des moteurs monocylindres de De Dion d’une capacité de 1059 cc et 496 cc respectivement pour le Salon de l’Automobile de Paris de 1905. Ces prototypes ont été jugés soit ayant un trop gros moteur, soit ayant un moteur trop petit. Delage a rapidement fabriqué une version de 697 cc avant la fin du Salon. Cette nouvelle voiture semblait avoir touché la cible.
Charles Faroux, considéré comme le journaliste automobile le plus important de l’époque, a écrit un article favorable dans l’”Echo des Sports”, louangeant le nouveau fabricant. Les commandes ainsi qu’un prêt très apprécié s’ensuivirent. Sur la base du troisième prototype présenté au Salon, la première voiture de production de Delage était un Runabout utilisant un moteur monocylindre de De Dion.
À propos de la course automobile
Aujourd’hui, nous connaissons les voitures Delage pour leur splendeur et les considérons comme certaines des plus belles voitures classiques françaises. Cependant, Delage s’est également fait un nom dans le monde de la course. Louis Delage croyait en la valeur publicitaire de la course automobile. Alors que leur atelier essayait furieusement de remplir les commandes, Louis insistait également d’investir dans la course. Delage a participé à des événements automobiles virtuellement dès la création de la marque.
Leur premier grand succès fut au Grand Prix des Voiturettes à Dieppe en 1908, où ils se sont classés en première position. Ce défi testait l’endurance des voitures. “Voiturette” désigne la catégorie des voitures légères. La course a suscité plus d’intérêt pour la marque aussi bien du côté des concessionnaires automobiles que des investisseurs.
En 1914, Delage a battu le record du monde de vitesse atteignant 230 km/h ou environ 143 mph et a remporté son premier Indianapolis 500. Leur dernière grande victoire fut le titre de Champion du Monde au Grand Prix de 1927, après quoi Delage s’est retiré de la course.
Une recette pour le succès
Les principales préoccupations de Delage étaient l’innovation et la performance. Ces qualités ont alimenté leur création de voitures légères. Rapidement, ils ont proposé des conceptions de moteurs à plusieurs cylindres. En 1912, l’entreprise employait plus de 350 employés et avait vendu plus de 1000 voitures. Outre la qualité de son ingénierie et la performance de ses véhicules, le pedigree de course de la marque est également crédité du succès de la marque.
Éventuellement, Delage a commencé à fabriquer des voitures de plus en plus luxueuses. Ces véhicules magnifiques et performants ont fait de Delage l’une des marques les plus respectées de l’histoire de l’automobile. Les voitures Delage étaient extravagantes et flamboyantes. Rivalisant sur le marché haut de gamme avec des marques telles que Hispano-Suiza et Rolls-Royce, Delage avait sa propre niche. Alors que les autres fabriquaient des véhicules conservateurs, Delage réalisait des designs plus audacieux qui ont séduit une jeunesse fortunée.
Le luxe
La marque ainsi que Louis Delage ont progressivement prospéré jusqu’au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Pendant cette période trouble, Louis est devenu extrêmement riche en décrochant des contrats auprès des forces alliées. Une fois Louis devenu riche, il a mené un style de vie somptueux semblable à celui de ses clients fortunés. À son apogée, il possédait un château, une villa, une maison de ville et un yacht. En 1923, la société Delage est devenue publique, ce qui a multiplié sa valeur par un facteur de 25.
Comme d’autres dirigeants influents de marques automobiles à succès, Louis Delage maintenait un contrôle strict sur les affaires de l’entreprise. Contrairement à d’autres constructeurs automobiles, Delage fabriquait la plupart de ses composants à l’interne. Louis avait également un goût exquis et les voitures glamour produites par la marque en étaient le reflet. Il considérait les automobiles comme des objets d’une grande beauté, des œuvres d’art, et en conséquence, les meilleurs carrossiers de l’époque étaient chargés de leur conception. Dans son livre “Classic Cars“, Rob L. Wagner décrit ces carrosseries comme ayant une “élégance raffinée et un excès occasionnel” (notre traduction de l’anglais). Les voitures Delage étaient le reflet de la personnalité de Louis Delage.
Une recette pour le désastre
Louis Delage avait de nombreuses qualités et un grand sens de la vision qui lui ont permis de s’accomplir de son vivant, mais il avait comme tout le monde des défauts. Certains pensent que ceux-ci ont contribué à la chute de la marque. Une de ses faiblesses était l’obsession apparente de rivaliser avec Hispano-Suiza. Alors que l’entreprise Delage grandissait, ils ont acheté des installations à Courbevoie juste en face de là où son rival fabriquait ses voitures. Bien que la propriété ait été achetée en 1912, cette concurrence perçue a persisté au fil des ans. Delage a lancé le modèle Grand Luxe censé être le summum du luxe, une supercar. Bien que la voiture fût spectaculaire, seulement environ 200 ont été produites, insuffisant pour récupérer leur investissement. Cet excès a été considéré dans l’ensemble comme une mauvaise décision commerciale de la marque.
D’autres types d’excès
Une autre faiblesse de Louis était son penchant pour les femmes. Son “amour des femmes” a influencé la conception de ses voitures en leur donnant une élégance féminine, une pureté des lignes et un confort sans mesure. Dans l’Encyclopédie des Voitures Classiques, il est rapporté qu’il y avait un dicton populaire affirmant qu’ “On conduit, bien sûr, une Alfa Romeo, on est conduit dans une Rolls-Royce, mais on donne seulement une Delage à sa maîtresse préférée” (notre traduction de l’anglais). Mais ses tendances lui ont également coûté son mariage. Un divorce litigieux a aggravé ses difficultés financières ainsi que celles de sa compagnie. Lorsque Louis a trouvé un acheteur prêt à reprendre l’entreprise en difficulté en 1933, on dit que c’était son ex-femme en devenir qui aurait mis fin à la transaction qui aurait pu sauver la marque.
Bien que la course leur ait donné une grande visibilité, elle était également un drain financier. Louis est celui qui a poussé Delage à investir dans ce sport. Lorsqu’ils ont remporté le titre de Champion du Monde en 1927, cela leur a coûté près d’un quart de million de dollars. Leur décision de se retirer de la course sur une note positive pourrait avoir été plus une nécessité qu’un choix.
Et maintenant?
À la suite de la mise en redressement judiciaire en 1935, Delage a finalement été fusionné de force avec Delahaye. Mécontent de perdre le contrôle de l’entreprise, Louis a pris sa retraite. Ayant perdu son entreprise et sa femme, il a trouvé refuge dans la religion. Il a accompli des pèlerinages et a écrit à ce sujet. Il est mort dans la pauvreté en 1947, ayant perdu tout ce qu’il avait réussi à construire.
Alors que Delage était indépendante, leur dernière grande création fut la D8, une voiture qui était enfin capable de rivaliser avec Hispano-Suiza. Malheureusement, elle est arrivée au mauvais moment. L’entreprise et l’économie étaient alors en difficulté. Pour en savoir plus sur ce modèle particulier, ne manquez pas l’article de la semaine prochaine où nous discuterons d’une Delage D8 de la Collection Automobile Demers.