Rolls-Royce Phantom I – 1928

“Prenez ce qu’il y a de meilleur et améliorez-le.” – Un pilier de la philosophie de Rolls-Royce

On ne se débarrasse pas simplement d’une Rolls-Royce. Acheter une Rolls-Royce n’est pas seulement l’achat d’une voiture, et cela ne l’a jamais été. Plus qu’un moyen de transport, c’est un investissement. L’attrait et l’exclusivité de la marque Rolls-Royce ont nourri les désirs depuis plus d’un siècle. Plusieurs d’entre elles ont survécu au passage du temps et aux modes passagères. C’est pourquoi il n’est pas étonnant qu’il existe encore plusieurs Rolls-Royces antiques aujourd’hui.

Le Nouveau Phantom, ou Phantom I, fut le modèle Rolls-Royce le plus éphémère. Il a fallu beaucoup de temps aux collectionneurs de voitures pour le reconnaître comme précieux, mais il a été en réalité bien accueilli en son temps. Intéressant à noter, il a été produit à la fois en Angleterre et aux États-Unis. Continuer à lire pour en apprendre plus sur le modèle, l’origine de son nom et l’exemplaire de 1928 dans la Collection Automobile Demers.

Rolls-Royce et le Nouveau Phantom

On peut affirmer que le modèle qui a popularisé Rolls-Royce est la Silver Ghost. Sa première itération a été introduite en 1906 et a été améliorée au fil du temps. Cependant, au milieu des années 1920, la marque était prête pour quelque chose de nouveau. Ainsi est apparu le Nouveau Phantom, ou comme on l’appelle aujourd’hui le Phantom I.

Environ 3 440 châssis de ce modèle ont été produits entre 1925 et 1931 par les usines de Derby en Angleterre et de Springfield, dans le Massachusetts aux États-Unis. Le Nouveau Phantom partageait le même châssis proposé en deux type d’empattements et le même aspect général que son prédécesseur. Comme nouveauté, il était équipé d’un tout nouveau moteur et avait adopté les servo-freins servo d’Hispano-Suiza. Bien que le nouveau modèle était nettement plus performant que la Silver Ghost, le Nouveau Phantom n’était pas nécessairement “la meilleure voiture du monde.” Annoncé en 1929, le nouveau et amélioré Phantom II a remplacé l’éphémère Phantom I.

Pourquoi tout ce discours sur les fantômes?

La Silver Ghost, le Nouveau Phantom, le Phantom II, le Ghost, le Phantom… pourquoi tout ce discours sur les fantômes? La répétition de ce nom peut confondre quelqu’un qui n’est pas familier avec Rolls-Royce. Ce choix de nom n’est pas anodin et indique en réalité l’une des caractéristiques les plus importantes des premières Rolls-Royces: le silence. Rolls-Royce est la première marque parmi de nombreuses autres à avoir commercialisé le silence. En effet, l’ingénierie de précision de Rolls-Royce a permis à leurs moteurs d’être beaucoup plus silencieux que ceux de leurs concurrents.

Aujourd’hui, il peut être difficile pour nous d’imaginer un monde où l’on choisit sa voiture en fonction du silence de sa mécanique. En fait, de nombreux amateurs de voitures n’aiment pas les véhicules électriques pour cette raison exacte. Mais au début du XXe siècle, le silence était un luxe. Et Rolls-Royce le faisait mieux que quiconque. Ainsi, la marque a nommé trois modèles consécutifs “Silver Ghost,” le “Nouveau Phantom” et le “Phantom II,” suggérant que les voitures Rolls-Royce étaient aussi silencieuses que des êtres immatériels!

Et cette voiture en particulier?

La voiture sujet de cet article a été produite en 1928 sur un châssis à empattement long avec une carrosserie fabriquée par Hall, Lewis & Co, Ltd de Londres. Hall, Lewis & Co était l’un des carrossiers les plus réputés d’Angleterre. Un châssis long aurait coûté environ £1900 à l’époque et la carrosserie était achetée séparément. Une publicité de l’époque indiquait “La beauté d’une carrosserie Hall, Lewis & Co est certainement une beauté que l’usage ne peut flétrir, ni la coutume altérer” (notre traduction de l’anglais). Tout comme la réputation intacte de la marque Rolls-Royce, nous croyons que cette carrosserie particulière a également bien vieilli. L’intérieur est en ronce de noyer et en suède. L’élégance de sa conception n’a pas fanée, et près de 100 ans plus tard, nous pouvons toujours reconnaître sa beauté distinguée.

Et maintenant?

Nous avons commencé cet article en notant que l’on ne se débarrasse pas simplement d’une Rolls-Royce. L’achat d’une telle voiture est en soi unique: vous achetiez le châssis à un prix exorbitant comparable à un investissement, puis vous conceviez son apparence avec l’aide d’un carrossier. L’artisanat et la qualité d’ingénierie des voitures Rolls-Royces ont prouvé que la marque était extraordinaire. Les premiers modèles, comme celui-ci en particulier, ont également passé l’épreuve du temps. Dans The Automobile Book, Ralph Stein décrit le fait de posséder une Rolls-Royce comme posséder “le plus bel artefact mécanique jamais fabriqué” (notre traduction de l’anglais). Ce Nouveau Phantom, comme toutes les premières Rolls-Royces, mérite d’être préservé et célébré.

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Les détails techniques

• Moteur six cylindres de 7 668 cm³ avec soupapes en tête
• Bien que Rolls-Royce n’ait jamais révélé la puissance de leurs moteurs, les estimations suggèrent qu’elle était d’environ 100 ch
• Selon le poids et l’aérodynamisme de la carrosserie, vitesse maximale d’environ 128 km/h
• Embrayage monodisque, boîte manuelle à 4 vitesses
• Double allumage avec magnéto et bobine
• Servo-freins aux quatre roues plus un frein à main indépendant
• Suspension avant semi-elliptique et arrière cantilever
• Option d’un empattement de 365,8 cm ou 144″ pour 1850 livres (les prix étaient encore plus élevés aux États-Unis)
• Option d’un empattement de 382,3 cm ou 150,5″ pour 1900 livres
• Garantie incluse de trois ans