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Les ornements de capot
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Un peu d’histoire
Avez-vous déjà regardé une voiture classique et été fasciné par sa figurine sur le capot? J’ai quelques favoris dans la Collection Automobile Demers. Un de mes préférés est le petit chat qui se tient sur un croissant de lune de la voiture Moon, mais j’ai également un grand respect et une grande admiration pour les sculptures en verre réalisées par René Lalique qui ornent quelques-unes des voitures françaises de la Collection. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ces sculptures intrigantes étaient placées à cet endroit? Et pourquoi les voitures n’en ont plus maintenant? Continuez à lire pour découvrir l’origine et l’évolution des ornements de capot.
Comment la tradition a-t-elle commencé?
Les gens ont toujours eu tendance à utiliser des mascottes pour orner l’avant de leurs véhicules. On dit que le pharaon égyptien Toutankhamon avait une mascotte dorée en forme de faucon montée à l’avant de son char. Des figures de proue ont également été utilisées sur les navires depuis des millénaires. Pour les propriétaires de voitures, les ornements de capot étaient un moyen de personnaliser leur automobile. On pense que la première occurrence d’une figure décorative vue sur une voiture est une statue de Saint-Christophe (patron des voyageurs) faite de bronze montée sur le tableau de bord d’une Daimler de 1896. Dans le cas des ornements de capot, cependant, leur origine provient d’un usage plus pratique.
L’origine
Les ornements de capot ont évolué de l’emplacement même des premiers thermomètres et bouchons de radiateur. L’emplacement des motomètres, des thermomètres montés sur le bouchon de radiateur pour surveiller la température du liquide de refroidissement du moteur, attirait le regard vers l’avant de la voiture. La créativité humaine a fait le reste.
Populaires de 1905 à 1930, la Boyce MotoMeter Company détenait d’abord le brevet de ces motomètres. Les fabricants pouvaient personnaliser les commandes et bientôt, les motomètres sont devenus uniques à chaque marque de voiture. Les particuliers et les entreprises privées pouvaient également commander des motomètres personnalisés auprès de la Boyce MotoMeter Company. Avec la personnalisation est venu l’ajout de mascottes. D’autres fabricants de mascottes ont également combiné les deux en fixant des thermomètres à leur mascotte.
Ainsi, une industrie lucrative a prospéré. L’achat des ornements de capot pouvait être fait directement auprès des fabricants de voitures, auprès de vendeurs du marché d’après-vente comme la Boyce Company ou les obtenir directement auprès d’artistes, d’artisans et de bijoutiers.
Ce que les constructeurs automobiles appelaient des “mascottes de voiture” étaient censées être des accessoires attrayants, des moyens de personnaliser votre voiture, de montrer votre individualité et même votre statut. Au fil des ans, les constructeurs automobiles ont intégré le thermomètre à l’intérieur de l’habitacle sur le tableau de bord, et les bouchons de radiateur ont disparu à l’intérieur du capot. La tradition d’orner le capot d’une voiture, cependant, est restée pendant un certain temps. Alors que le thermomètre et le bouchon de radiateur disparaissaient, l’ornement de capot restait.
Les meilleures années
En termes de modes, les premières mascottes des années 1910 et 1920 étaient des représentations réalistes d’humains ou d’animaux. Ne manquez pas l’article de la semaine prochaine pour voir une mascotte détaillée d’un ouvrier tenant un volant sur une enclume d’une voiture de la Collection Automobile Demers. Bien qu’une mascotte puisse représenter n’importe quoi, les plus populaires montraient des figures humaines ou animales. Mais au fil des ans et avec l’avènement du mouvement Art Déco dans le monde de l’automobile, les ornements de capot sont devenus une interprétation plus stylisée de leur sujet.
Les décennies qui ont couvert les années 1920 à 1950 ont été l’âge d’or des ornements de capot. Ils sont devenus une partie importante du design d’une voiture. Les fabricants les ont développés comme leur propre signature même si les particuliers pouvaient les acheter eux-mêmes. Par exemple, le sculpteur français René Lalique a créé une collection de 29 ornements de capot en verre que les plus fortunés pouvaient fixer à leurs voitures. L’adoption d’une sculpture en verre comme figure de proue était une démonstration d’extrême d’opulence. Il y avait même l’option de choisir une base qui illuminerait la figurine en verre pendant que vous conduisiez. Les statuettes étaient très délicates, fragiles et très dispendieuses. Les placer à l’avant de votre voiture était assez audacieux, tant par leur fragilité que par leur valeur.
D’un autre côté, des figurines plus abordables chromées pouvaient être achetées auprès de divers grossistes et des voitures populaires comme les Chevrolets et Plymouths avaient également leurs figures de proue distinctives. Des ornements bas de gamme pouvaient être achetés pour aussi peu que trente-cinq cents.
Le déclin des ornements de capot
Avec le temps, le design des voitures est devenu plus épuré et avoir une figure qui ressortait à l’avant de la voiture n’était plus “in”. En règle générale, les ornements de capot étaient progressivement de plus en plus abstraits. Finalement, les constructeurs automobiles ont créé des bandes chromées ornementales, essentiellement des extensions de la garniture, presque plates avec le capot, et les ont appelées des ornements de capot avant de disparaître complètement. Cette rationalisation s’est produite à mesure que l’efficacité énergétique et l’aérodynamisme devenaient importantes.
Une autre préoccupation qui a influencé le déclin de l’ornement de capot était l’augmentation des préoccupations en matière de sécurité. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, les réglementations de sécurité sont devenues de plus en plus strictes. Il y avait une inquiétude croissante selon laquelle les mascottes étaient une menace pour les piétons en cas de collision. En regardant le bec long et pointu du “Duesenbird” de la Duesenberg, on peut imaginer à quel point cela pourrait être fatal.
Une autre préoccupation importante qui pourrait expliquer la quasi-disparition de l’ornement de capot était le vol. Les mascottes sur les voitures de luxe sont devenues des cibles importantes à la fin des années 1980. Le fait qu’elles soient d’importants objets de collection n’a rien fait pour les protéger du vol.
Adaptation
Différentes marques ont traité ces préoccupations de différentes manières. Par exemple, le célèbre “Leaper” de Jaguar a été relégué à devenir un badge bidimensionnel à l’arrière de la voiture. Comme nous avons vu dans l’article sur la Jaguar XJS, les dirigeants de Jaguar étaient très préoccupés par les réglementations de sécurité. Là où se trouvait autrefois le “Leaper”, Jaguar a utilisé un emblème plat montrant la tête rugissante d’un jaguar appelé le “Growler” pendant un certain temps. Plus de chances d’être empalé!
D’autres marques comme Mercedes, Rolls-Royce et Bentley ont maintenu la tradition. Au lieu de retirer leurs ornements de capot, ils les ont adaptés pour les rendre plus sûrs. La “Spirit of Ecstasy” de Rolls-Royce se rétracte lorsqu’elle détecte une pression de plus de 20 livres, tandis que “l’étoile à trois branches” de Mercedes est conçue sur une articulation à rotule chargée de ressort capable de supporter une certaine flexion et qui se casse facilement en cas d’impact.
Et maintenant?
Aujourd’hui, les ornements de capot, comme beaucoup d’autres objets liés à l’automobile, sont très prisés par les collectionneurs. Ils sont encore plus séduisants lorsqu’ils sont placés sur le capot d’une voiture bien restaurée ou bien préservée. Comme les fabuleuses voitures classiques, ces sculptures miniatures sont de véritables œuvres d’art en elles-mêmes. Ne manquez pas l’article de blog de la semaine prochaine, où nous parlerons de la Darracq de 1910 de la Collection Automobile Demers et de sa mascotte élaborée.